Morten Harket : l’avenir de a-ha, l’environnement et sa biographie

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La biographie de Morten, écrite par Ørjan Nilsson, est sortie en Allemagne le 8 octobre dernier. L’ouvrage « Homecoming » a été traduit par Daniela Stilzebach sous l’impulsion d’Andreas, un fan de la première heure de a-ha, webmaster du forum allemand https://a-ha-forum.de.

Plusieurs articles de presse ont été publiés ces derniers jours. Celui qui a retenu notre attention est celui rédigé par RND qui propose une interview complète de Morten Harket. Voici les principaux passages traduits en français par a-ha France.

Morten Harket, vous souvenez-vous de la première fois que vous avez surpris quelqu’un avec votre voix ?

Oui, ce devait être lorsque j’avais environ cinq ans. Je me suis assis sur le siège arrière dans la voiture de mes parents et j’ai chanté la comptine « Kom mai du skjønne milde » (ndlr : chant pour enfant interprété généralement au mois de Mai et au cours de la fête nationale norvégienne du 17 Mai). C’est là que j’ai remarqué pour la première fois que ma voix avait des envolées. Je me souviens encore avoir surpris mon père qui s’était retourné sur moi. Comme s’il avait découvert mes capacités vocales à ce moment-là.

Vouliez-vous être chanteur lorsque vous étiez enfant?

Etant jeune, j’ai eu de belles occasions de chanter, mais à cet âge là, on ne pense pas nécessairement faire une carrière de chanteur. A cette époque, j’avais plutôt tendance à découvrir mon environnement, le monde entier me fascinait. Outre ma passion pour le chant, je m’intéressais beaucoup au dessin, à la construction de bâtiments, je cherchais toujours à faire quelque chose de mes mains.

Pourquoi vous êtes vous détourné de la musique ensuite ?

Adolescent, j’ai perdu l’intérêt pour la musique au moment où j’ai commencé à prendre des cours de musique. Je détestais les cours de piano et je n’aimais pas du tout la musique à l’école. Je voulais découvrir la musique par moi-même. Mais comme ce n’était pas possible, je m’en suis détourné. A cette époque, l’intérêt pour le dessin, la peinture et la sculpture était beaucoup plus prononcé. J’ai même pensé pendant un certain temps, que ça en deviendrait mon activité professionnelle.

Des décennies plus tard, en tant que chanteur du groupe a-ha, vous êtes devenu l’une des plus grandes superstars de la musique pop.

Je n’aime pas ce terme de « superstar ». Je préfère minimiser mon rôle. C’est comme ça que j’ai toujours géré cette célébrité.

La rumeur dit que vous ne gardez aucune de vos récompenses ou prix à chez vous, est-ce vrai ?

« C’est vrai. Il n’y a rien dans ma maison qui me rappelle ce que je fais dans la vie », plaisante-t-il.

Dans votre nouvelle biographie, vous écrivez qu’en 1991, au plus fort de la carrière d’a-ha, vous saviez que quelque chose devait changer dans votre vie. Comment cela c’est passé ?

Je m’en suis rendu compte lorsque je jouais à Rio. Nous y avons joué devant près de 200 000 personnes. C’était un immense concert, mais j’avais l’impression de ne faire que ce que j’ai toujours fait par automatisme, mais que je n’étais plus vraiment présent sur scène. Je savais alors que quelque chose devait changer. Que pouvait-il se passer ? Les concerts ne pouvaient pas devenir encore plus imposants. A ce moment-là, j’ai su que je devais lâcher prise.

Peu de temps après, le groupe s’est séparé. Etait-ce lié à ces sentiments ou y avait-il d’autres raisons ?

Il n’y a pas eu une raison plus qu’une autre. Nous avons eu une relation de long terme, qui a duré plus longtemps que de nombreux mariages. Il faut imaginer la réalité de nos vies à ce moment-là. Nous nous sommes concentrés sur le groupe et nous avons tant fait de choses ensemble. Cela n’aurait jamais été le cas si nous n’avions pas voulu travailler ensemble. La période était très intense. Notre vie personnelle etait couverte par la presse et le public nous suivait tout le temps. C’était une pression colossale sur chacun d’entre nous. Je me sentais comme un animal dans un zoo. C’est un facteur très important dans tout ce qui a suivi. Même si le groupe nous unit pour la vie, chacun de nous a toujours sa propre vie. Vous ne pouvez pas vivre jour et nuit juste pour le groupe comme nous l’avons fait les premières années. Si tout ce que vous voulez, tout ce que vous voyez n’est que le groupe, ça ne peut pas bien se passer. Ce rêve n’aurait jamais duré 30 ans. À un moment donné, vous voulez avoir votre propre vie privée. C’est la même chose avec bon nombre d’autres groupes à succès. Vous devez trouver un moyen pour que les deux fonctionnent: le groupe et votre propre vie.

Y aura-t-il un autre album a-ha?

Personnellement, je pense que notre groupe fera quelque chose dans le futur. Mais il se pourrait aussi que ce ne soit pas le cas. Les deux options sont possibles. À ce stade, tout ce que je sais, c’est que Magne travaille sur de nouvelles chansons et que moi-même j’écris des morceaux. Je suis sûr que Pal fait de même de son côté en ce moment, mais il est coincé en Californie à cause de la pandémie et ne peut aller nulle part ailleurs.

Mais ces chansons finiront-elles sur un album du groupe ?

En fin de compte, cela pourrait mener à quelque chose de commun. Mais il se peut aussi que les chansons servent à des projets en solo. J’ai entendu quelques nouvelles chansons de Magne qui sont vraiment bonnes. Cela pourrait en fait devenir des titres pour a-ha, mais nous verrons ce qu’il en fera. Nous avons beaucoup tourné ensemble ces dernières années, mais nous n’avons pas été ensemble en studio depuis un bon moment. Le temps presse. C’est impressionnant quand on regarde le temps que nous avons passé sur la route.

Saviez-vous que l’une des séries les plus populaires en Allemagne s’appelle «Die Bergretter» et que sa chanson titre est «Foot of the Mountain» de a-ha ?

Oh, c’est génial. Je ne le savais pas. Mais si vous regardez l’histoire du groupe, l’Allemagne a toujours eu un lien très fort avec a-ha.

Quand il y a des émissions de casting musicaux en Allemagne, régulièrement des chansons de a-ha y sont interprétées. Vous avez participé à la version norvégienne de « The Voice », vous y étiez coach au cours des deux dernières saisons.

C’était très intéressant et ce fut une bonne expérience pour moi. J’ai pu entrer en contact avec des gens qui viennent de la rue, qui ont des rêves et qui veulent un jour vivre de leur musique. Et j’en connais des choses dans ce domaine. Je pense que je suis capable de bien communiquer avec ces jeunes parce que je comprends ce qui les bloque ou les retient, pour essayer de les rapprocher de leurs rêves. C’était une expérience très intéressante de participer à cette émission. C’était aussi très exigeant, intensif et chronophage. Mais vous devez le faire à fond si vous voulez représenter ces talents. J’ai essayé d’être le plus accessible possible et faire du mieux que je pouvais.

En parlant des jeunes, vous êtes très actif dans les domaines du changement climatique et des droits de l’homme depuis les années 1990. Dans quelle mesure êtes-vous heureux que de nombreux jeunes – par exemple dans le mouvement Fridays for Future – font campagne sur ces questions aujourd’hui ?

De nos jours, de plus en plus de gens s’intéressent à ces sujets parce qu’ils réalisent à quel point ils sont importants. La conscience est aiguisée. Nous pouvons tous voir où cela mènera si nous n’agissons pas maintenant. Nous avons besoin d’espace pour le monde animal parce que nous en dépendons complètement. Sans un environnement intact, nous ne survivrons pas. Ce n’est pas une thèse, mais quelque chose que nous savons. Nous sommes sans aucun doute dans une situation difficile. Il n’y a plus autant d’espace de vie pour les habitants de notre planète. Nous devons maintenant agir très rapidement et de manière cohérente.

À votre avis, pensez-vous que trop peu de choses sont faites pour la protection du climat?

Nous devons répondre à toutes ces préoccupations, mais nous ne le faisons pas suffisamment. Nous devons trouver un moyen de sortir de ce dilemme. Même si nous ne voulons pas changer nos habitudes. Nous sommes toujours en mesure de changer les choses, mais nous ne pouvons plus attendre. Nous devons accélérer tous les processus qui mènent dans cette direction.

Article de RND traduit par a-ha France

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